Decker (Michigan), envoyé spécial
Timothy McVeigh, le premier suspect arrêté pour l'attentat d'Oklahoma City, qui a passé hier son 27e anniversaire en prison, était ici chez lui. Loin des villes, dans ce coin reculé qu'on appelle le pouce («the thumb») du Michigan, où les hommes sont blancs, rougissent quand ils sont mal à l'aise ou ont bu quatre ou cinq bières, aiment les armes et n'aiment pas le gouvernement. Et c'est ici, à l'adresse qui figurait sur son permis de conduire, dans la petite ferme de bois des frères Nichols (Terry, 39 ans, un copain de régiment de McVeigh, arrêté dans le Kansas v endredi, et son frère aîné Jim) que, pendant tout le week-end, les agents fédéraux ont tenté de localiser d'éventuels indices susceptibles de les conduire sur la piste des explosifs et du dispositif utilisé pour confectionner la bombe. L'intérieur de la ferme, la grange voisine et le petit bois derrière la maison sont passés au peigne fin, tandis que des hélicoptères probablement équipés de dispositifs infrarouges survolent les lieux à la recherche de sites d'éventuelles explosions qui, reconnaissent les voisins, étaient une sorte d'attraction locale. De temps à autre, Timothy et les Nichols allaient chercher des voisins pour leur montrer leur savoir faire. «Et il n'y avait rien de vraiment illégal là-dedans», reconnaît Paul Rich, l'adjoint du shériff. Pour lui, comme pour tout les voisins, les Nichols étaient finalement des gars plutôt ordinaires dans un coin où la norme se situe du