Les milices privées ou paramilitaires comptent à peine une dizaine
de milliers de personnes et recrutent dans l'Amérique blanche frustrée.
Washington, de notre correspondant Ils sont persuadés que l'Etat a été inventé pour les opprimer. Ils se réunissent régulièrement pour écouter des «leaders» leur parler à la fois du drapeau à honorer et de l'apocalypse à venir, et aiment se retrouver le week-end pour des sessions d'«entraînement» militaire, en treillis et armes au poing. Un de leurs grands patrons, Samuel Sherwood, de l'Idaho, compare l'Amérique à un Titanic. «Nous sommes là pour vous aider à embarquer sur les bateaux de sauvetage», dit-il aux troupes qu'il cherche à recruter dans tout le pays, et qu'il incite à stocker des provisions et à liquider leurs dettes, en prévision du grand affrontement. Ils sont souvent persuadés que les Nations unies vont un jour prendre la direction du pays, pour y installer une sourde dictature multinationale et impalpable ils ont lu George Orwell, même s'ils n'ont pas tout compris. Et s'ils forment une nébuleuse éparpillée d'organisations disparates réparties dans seulement quelques Etats d'Amérique l'Idaho et le Montana, le Michigan et l'Ohio, le Texas et la Floride ils se reconnaissent tous dans l'étiquette qu'on leur a collectivement accolée: le mouvement des «Patriotes». Ils ne sont pas nombreux, à l'échelle de l'Amérique: à peine une dizaine de milliers, selon les observateurs les plus attentifs.
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