Les Afrikaners entre confiance et résistance
Certains saluent la transition douce de Mandela, d'autres réclament un Etat blanc séparé.
Viljoenskroon, envoyée spéciale A Viljoenskroon, tous les Botha sont encore là. Pas plus frères qu'auparavant, Kobus, Andries et les autres appartiennent toujours à la petite communauté déchirée des 6.000 Afrikaners de ce bourg paysan de l'Etat libre d'Orange. Autrefois unis autour d'une même identité «boer», le lent avènement d'une nouvelle Afrique du Sud les avait, ces dernières années, progressivement scindés. Autour d'une poignée de confiants dans l'arrivée d'un gouvernement noir, il y avait, l'an dernier, une majorité pour prédire une résistance farouche ou un exil certain. Aujourd'hui, sans le savoir, ils se sont indisciblement rapprochés dans leurs louanges du «miracle des élections» qui va toutefois de pair avec une inquiétude grandissante pour un pays voué à l'africanisation.
Kobus Botha a la défaite magnanime. Cet avocat, conservateur bon teint, n'avait pas osé imaginer une transition politique aussi réussie. Sa principale crainte qui, dès le référendum organisé, en 1992, par Frederik De Klerk, l'avait fait voter contre la poursuite du processus de réformes, ne s'est pas réalisée. Selon sa vision d'une Afrique seulement agitée par des conflits ethniques, Kobus Botha entrevoyait un scrutin «s'achevant dans un bain de sang entre Zoulous et Xhosas», les ethnies respectivement majoritaires au sein de l'Inkatha et de l'ANC. Sa prédiction a