Les dérives du crédo conservateur
Des voix s'élèvent outre-Atlantique pour tenter de cerner l'influence d'un certain discours républicain sur la rhétorique de l'extrême-droite.
Washington, de notre correspondant La rhétorique obsessionnelle des groupes paramilitaires d'extrême droite, dont l'influence, sinon pour l'instant l'action directe, est manifeste dans l'attentat d'Oklahoma City, s'articule sur deux ou trois leitmotive: l'Etat nocif ou même illégitime, les impôts confiscatoires, les armes à feu, dont il faut à tout prix maintenir la liberté de vente et de port. Des thèmes qui forment, dans leur principe, le tronc commun de la vague conservatrice issue des urnes américaines en novembre dernier. Le constater n'est pas bien sûr imputer aux républicains du Congrès la responsabilité, même indirecte, même intellectuelle, des détraqués ou demeurés qui ont conçu et réalisé l'attentat.
Mais la question n'a pas manqué d'être brutalement posée par un reporter, au speaker républicain de la Chambre, Newt Gingrich de savoir si un certain discours républicain agressif sur les impôts à baisser, les bureaucrates à combattre et l'Etat à réduire n'a pas fourni aux excités de la gâchette une ambiance encourageant les plus malades à passer à l'action. Gingrich furieux a qualifié le reporter de «grotesque», et, dans le deuil rassembleur qui submerge les Etats-Unis ces jours-ci, on se doute que nul ne veut donner l'impression qu'il se précipite pour tirer un avantage politique du drame.
Le