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Libération
Reportage

Evo Morales, résistant de la coca en Bolivie. Le leader des cocaleros, hostile à la politique «antidrogue» de La Paz, est en prison depuis le 18 avril.

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publié le 3 mai 1995 à 5h21

Evo Morales, résistant de la coca en Bolivie

Le leader des cocaleros, hostile à la politique «antidrogue» de La Paz, est en prison depuis le 18 avril.

La Paz, envoyé spécial Conformément à un pacte conclu samedi avec les syndicats, le gouvernement de La Paz devait libérer hier les trois cent soixante-quatorze responsables syndicaux arrêtés lors de l'instauration de l'état de siège, le 18 avril dernier, parmi lesquels Evo Morales, le remuant leader des producteurs de feuilles de coca. Les enseignants et les mineurs ont accepté en échange de mettre un terme à la grève qu'ils observaient depuis sept semaines.

A force de se retrouver derrière les barreaux, sous le coup d'oukases de plus en plus arbitraires, Evo Morales, le leader indien des cocaleros (paysans planteurs de coca) de Bolivie, a acquis le statut de figure de proue de l'opposition au régime «néolibéral musclé» du président Gonzalo Sanchez de Lozada. Etoile montante d'une mouvance indigène qui découvre avidement la vulgate anti-impérialiste de Che Guevara, le syndicaliste aymara dérange à l'évidence l'oligarchie blanche (5% de la population), qui règne sans partage à La Paz, depuis la chute de l'empire inca.

Pour preuve: le 18 avril, quelques heures avant la proclamation de l'état de siège sur tout le territoire, pour cause de grèves prolongées, Evo Morales a été arrêté par des militaires, à Copacabana, à cent soixante-dix kilomètres au nord de La Paz, où il présidait ­ en toute légalité ­ la cinquième session du Conseil