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Les pays riches et les pays pauvres sont de plus en plus inégaux devant la maladie. L'OMS publie un rapport catastrophiste sur l'état de la santé dans le monde.

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publié le 3 mai 1995 à 5h21

Les pays riches et les pays pauvres sont

de plus en plus inégaux devant la maladie L'OMS publie un rapport catastrophiste sur l'état de la santé dans le monde.

De quoi meurt-on, en cette fin du XXe siècle? «La pauvreté est la maladie la plus meurtrière du monde», répond sans hésiter Hiroshi Nakajima, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Alors que se tient jusqu'au 12 mai, à Genève, l'Assemblée mondiale de la santé, où sont représentés les ministres et responsables de la santé de 190 pays, l'OMS publie un rapport alarmiste sur la santé dans le monde en 1995.

«La pauvreté exerce son influence néfaste à tous les stades de la vie, de la conception à la tombe», rappelle le rapport. L'écart entre pays riches et pauvres n'a jamais été aussi grand. Alors que l'espérance de vie est de 78 ans au Japon ou en Suède, elle n'est que de 43 ans en Ouganda, et elle devrait diminuer d'ici l'an 2.000 au Congo ou en Côte-d'Ivoire si des décisions radicales ne sont pas prises.

Douze millions d'enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies qui pourraient être évitées, moyennant un prix dérisoire (un quart de dollar pour soigner une pneumonie, par exemple). Or, faute de moyens, certains pays consacrent moins de 4 dollars par personne et par an à la santé. Résultat, le taux de vaccination contre les maladies infantiles est en chute. Parallèlement, le choléra, la tuberculose, la peste, des maladies liées à la pauvreté progressent, note le rapport. «Il existe d'