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COULISSES la paz. Capitulation bolivienne

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publié le 4 mai 1995 à 5h19

COULISSES

la paz Capitulation bolivienne Dans les remous diplomatiques provoqués par l'insistance des Etats-Unis à consolider certains «fronts» de leur «guerre contre la drogue» en Amérique du Sud, la Bolivie apparaît définitivement comme un «maillon faible» de la résistance régionale aux exigences américaines sur la répression du trafic de cocaïne. En annonçant que son pays «suivait la voie montrée par les Etats-Unis», le ministre bolivien des Affaires étrangères, Antonio Aranibar Quiroga, s'est fait le 26 avril le porte-parole d'une «normalisation» bilatérale que tous les adversaires du gouvernement assimilent à une «capitulation».

L'isolement de la Bolivie dans ce domaine s'est manifesté la semaine dernière à Sucre (capitale constitutionnelle du pays) où, réunis pour la première fois, les présidents des Cours suprêmes du Pacte andin (Bolivie, Pérou, Equateur, Colombie et Venezuela) ont tous, à l'exception du représentant local, condamné le projet de traité d'extradition que La Paz et Washington s'apprêtent à signer en vue de légaliser le transfert systématique aux Etats-Unis de narcotrafiquants boliviens. Certains articles du traité, en particulier celui ayant trait aux conditions de transit des personnes extradables, laissent la porte ouverte à toutes les interprétations. L'une d'entre elles avalise de facto l'avis rendu en 1990 par la Cour suprême américaine, qui habilite les agents de la DEA (l'agence antidrogue) à «rechercher et à séquestrer (des malfaiteurs sous mandat