Les enfants tueurs des guerres africaines
Au Rwanda ou au Mozambique, manipulation et endoctrinement ont fait des enfants des bourreaux.
Dressés pour tuer. Ce n'est pas le titre d'un mauvais film. C'est un constat sec et sans âme pour une réalité déshumanisée. Les enfants ne sont pas seulement des victimes de la guerre. Manipulés par la propagande, utilisés pour leur capacité à intégrer les vertus guerrières, diaboliquement efficaces pour terroriser les populations civiles, les enfants ont parfois fourni leur lot de tueurs, de bourreaux, de miliciens et de soldats au Cambodge, au Mozambique, au Liberia, au Rwanda, en Sierra Leone, au Salvador, au Nicaragua... Parmi d'autres mouvements, les guérilleros mozambiquains de la Renamo firent de ces enfants-tueurs, un élément de leur stratégie de combat. Jean-Luc Legrand, responsable des opérations d'urgence de l'Unicef à Maputo, explique: «La Renamo voulait perturber la vie sociale dans le sud du pays, mais n'avait pas de base sociale. Elle a utilisé les enfants pour terroriser les villageois. Ceux-ci avaient une peur panique, parce que la violence des enfants est perçue comme incommensurable et absolue. On ne peut ni les raisonner, ni marchander sa vie, ni demander pitié.»
Un rapport interne à l'organisation note: «Ce fut une pratique habituelle de la Renamo mais aussi dans une moindre mesure, des forces gouvernementales de kidnapper lors de leurs attaques, des enfants âgés de 8 à 12 ans, ... et de les incorporer à leurs forces mi