«Bill Clinton aurait dû aller à Londres avant de se rendre à Moscou»

Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller du président Jimmy Carter, critique la priorité russe de la diplomatie américaine.

Washington, de notre correspondant La fourniture de matériel nucléaire russe à l'Iran, la guerre en Tchétchénie, le projet d'élargissement de l'Otan, sont les principaux sujets de discorde qui seront abordés par Bill Clinton et Boris Eltsine au cours de la visite qu'il entame aujourd'hui à Moscou. Dans une interview accordée à Libération, Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller national à la Sécurité du président Jimmy Carter (1976-1980), estime que la diplomatie américaine devrait moins privilégier la Russie pour se tourner vers l'Europe.

En décidant de se rendre à Moscou pour les cérémonies de la victoire, le président américain semble avoir clairement affirmé que la Russie était à ses yeux le problème numéro un en Europe...

La Russie peut être le principal problème: cela ne veut pas dire pour autant que l'Amérique doit avoir une politique prioritairement axée sur la Russie, plutôt que sur l'Europe au sens traditionnel du terme. Je pense que le Président a fait un choix symbolique très mauvais en décidant de se rendre à Moscou, plutôt qu'à Londres, pour célébrer la victoire. Cela marque en effet une priorité russe: au lieu de participer à la célébration de la victoire des démocraties sur le nazisme, il va participer à une célébration de la victoire du stalinisme sur l'hitlérisme. Cela aura