Présidentielle sur mesure pour l'homme du «miracle argentin»

Carlos Menem part favori pour sa propre succession dimanche.

Buenos Aires, envoyé spécial La plupart des sondages pronostiquent une victoire de Carlos Menem dès le premier tour de l'élection présidentielle de dimanche en Argentine. Candidat à sa propre succession, Menem risque cependant d'être accroché par José Bordon, un péroniste dissident, que deux enquêtes d'opinion mettent en situation de provoquer un ballottage. «Je n'ai pas lutté toute ma vie pour être président six ans et m'en aller ensuite», confia un jour Carlos Menem à des intimes. Ces propos sont rapportés par la journaliste Gabriela Cerruti dans sa biographie corrosive du «Chef» péroniste, où elle souligne la fascination exercée sur l'ancien gouverneur provincial de La Rioja par Juan Manuel de Rosas, un gaucho de la pampa devenu dictateur au siècle dernier.

Ambition démesurée, obsession du pouvoir, comme l'affirment ses opposants, ou aspiration légitime à consolider les profondes transformations effectuées pendant son premier sexennat? Quoi qu'il en soit, le vainqueur du scrutin de 1989 n'aura pas épargné sa peine... ni celle de ses adversaires, pour être réélu. La Consitution lui interdisait de solliciter un deuxième mandat successif? Il a entrepris de l'amender. Les parlementaires de l'Union civique radicale (UCR) voulaient l'en empêcher en le privant du quorum parlementaire requis pour une telle révision? De hombre a hombre, le chef de l'État négocia