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Reportage

Catastrophe dans une mine d'or sud-africaine

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publié le 12 mai 1995 à 5h07

Catastrophe dans une mine d'or sud-africaine

Au moins 106 mineurs auraient été tués à Vaal Reefs.

Johannesburg, de notre correspondante Il y avait, hier, peu d'espoir de retrouver vivants quelques-uns des 106 mineurs pris au piège du «désastre d'Orkney», l'un des plus dramatiques accidents miniers d'Afrique du Sud. La catastrophe s'est produite sur l'une des mines d'or les plus profondes du monde, Vaal Reefs, à 150 km au sud-ouest de Johannesburg, appartenant au puissant conglomérat sud-africain Anglo-American. A pied d'oeuvre depuis la veille, 50 sauveteurs n'avaient pu, hier, retirer que quelques corps à cause des difficultés d'intervention à plus de 2.300 mètres de profondeur. La catastrophe a soulevé une forte émotion, rappelant que l'industrie minière sud-africaine, qui compte parmi les premières au monde, continue d'opérer, selon les spécialistes, sur «un modèle datant de l'apartheid».

Les circonstances de l'accident restent inconnues. Selon Pik Botha, le ministre sud-africain des Mines, «il ne fait aucun doute qu'il y a eu erreur humaine». De fait, rien d'autre ne permet pour l'instant d'expliquer que la locomotive et ses wagonnets, destinés à transporter matériel et hommes dans les couloirs de la mine, mais roulant, cette nuit-là, à vide à 1.700 m sous terre, aient pu aussi facilement rompre les barrières de sécurité. Lancé à vive allure, le convoi a fini par s'engouffrer dans l'une des conduites menant au fond du puits. Cinq cents mètres plus bas, l'équipe de nuit de V