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Libération

Coulisses Genève : fronde africaine à l'OMS

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publié le 12 mai 1995 à 5h07

Fronde africaine à l'OMS

Hiroshi Nakajima, le très controversé directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a sauvé sa tête de justesse. In extremis, la Namibie et la Zambie ont retiré un projet de résolution qui demandait que le patron de l'OMS se démette de ses fonctions en juillet 1996, suite à ses «déclarations racistes». Nakajima a ainsi échappé de justesse à un vote de sanction de l'Assemblée générale de l'OMS. Mais sa victoire le laisse très isolé, en butte désormais non seulement à l'hostilité occidentale, mais aussi à celle des Africains. Sur l'échelle de Richter des conflits intra-onusiens, Nakajima doit avoir battu tous les records. Après avoir été élu pour un deuxième terme à la tête de l'Organisation, en 1993 en dépit de graves accusations d'achats de voix et de rumeurs de corruption et de mauvaise gestion, le voici depuis janvier dernier, aux prises avec les délégués africains qui l'accusent de «racisme».

Le21 janvier 1995, dans une scéance interne de l'OMS, Nakajima avait affirmé que les employés africains «ont souvent des problèmes de langage et de culture», ajoutant que beaucoup d'entre eux éprouvent des difficultés «à rédiger des documents». Dans un premier temps, il avait sous-estimé le mécontentement des Africains. Ce n'est que lundi, dans une lettre adressée aux ministres africains, qu'il s'est pour la première fois excusé «si ses remarques ont été offensantes». Face à la fronde africaine, le directeur général de l'OMS a tenté de désamor