Pour la première fois, le nom de Felipe Gonzalez a été directement
cité dans le scandale du GAL, Groupe antiterroriste de libération, escadron de la mort parapolicier, responsable dans les années 80 d'au moins 24 assassinats contre la mouvance séparatiste basque. Le quotidien El Mundo a affirmé hier être en possession de l'enregistrement d'une conversation au cours de laquelle Julian Sancristobal, ex-directeur général de la Sécurité au ministère de l'Intérieur, semble mettre en cause le chef du gouvernement. «Comment Felipe Gonzalez va-t-il permettre que tout éclate au grand jour s'il est lui-même dans le collimateur?», s'interroge l'ancien haut fonctionnaire selon El Mundo lors d'un dialogue, en novembre 1994, avec José Amedo, ancien sous-commissaire à Bilbao, condamné en 1991 à cent huit ans de prison pour sa participation au GAL, en semi-liberté depuis l'été dernier. C'est José Amedo, désireux d'impliquer ses supérieurs de l'époque, qui a enregistré la conversation supposée. Un mois après ce dialogue, le juge d'instruction Baltasar Garzon rouvrait le dossier GAL sur les aveux de José Amedo. Quatorze personnes, dont Julian Sancristobal en détention préventive depuis le mois de décembre dernier , Amedo, mais aussi Rafael Vera, ancien secrétaire d'Etat à l'Intérieur, seront traduites en justice. L'affaire a déclenché un scandale politique en Espagne. Personnage plus que trouble, José Amedo avait affirmé dans un premier temps que l'enregistrement qu'il sort de sa man