Un traité permanent pour la non-prolifération nucléaire
La prolongation indéfinie du TNP a été décidée hier.
New-York, de notre correspondant, «Provisoire» depuis son entrée en vigueur en 1970, le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) est, depuis hier, un traité permanent: les 175 pays signataires ont décidé sans vote, par une décision unanime, sa prolongation indéfinie. Bien que cette décision ne constitue pas une surprise (une non-prolongation aurait créé un vide juridique intenable), le ralliement final à l'idée d'abord défendue principalement par les pays développés d'une reconduction illimitée et inconditionnelle n'avait pourtant rien d'évident, à en juger par les objections soulevées au début de la conférence par plusieurs pays non alignés.
Les plus fortes résistances sont venues de puissances régionales (comme l'Indonésie ou le Nigeria), qui digèrent mal l'inégalité inscrite dans le traité au profit des cinq puissances nucléaires reconnues (les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et la France). Mais leur position n'a pas convaincu et, au fil des débats, de nombreux petits pays du tiers-monde se sont ralliés au principe de la reconduction illimitée. «Les petits pays qui savent que l'option nucléaire est, pour eux, à jamais exclue, redoutaient en cas d'affaiblissement du traité, de voir leurs puissants voisins tentés de se doter de la bombe dans l'avenir. Cette crainte a joué un rôle décisif dans la formation du consensus», estime George Bunn, un