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Libération

Argentine: Menem tente la réélection au premier tour. Le président argentin est donné largement favori.

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publié le 13 mai 1995 à 5h05

Buenos Aires,

envoyé spécial Ballottage ou pas, telle est la question qui taraude ­ en particulier les investisseurs ­ à la veille du premier tour de l'élection présidentielle. Même si les déboires de leurs collègues français les rendent prudents, les sondeurs sont quasi unanimes à pronostiquer la réélection de Carlos Menem, 64 ans. Crédité de 43 à 45% des intentions de vote et de plus de dix points d'avance sur son suivant immédiat, le chef de l'Etat (Parti justicialiste, péroniste) remplirait les conditions requises par la loi électorale pour triompher dès le premier tour.

Sa réélection, le leader péroniste n'aura pas lésiné pour l'obtenir, arrachant à ses adversaires radicaux l'accord nécessaire à la réforme de la Constitution, qui ne l'autorisait pas à briguer deux mandats successifs. La victoire semblait assurée, jusqu'à ce que la crise mexicaine plonge l'économie argentine dans la récession, suscitant un mécontentement social qui s'exprime parfois violemment, et laisse planer un doute sur l'issue du premier tour.

C'est sur cette vague que chevauche le seul vrai challenger de Menem. Auréolé d'une réputation de gestionnaire rigoureux, acquise lorsqu'il était gouverneur de la province de Mendoza, José Octavio Bordon, un sociologue catholique de 50 ans, s'efforce de rassembler les déçus du ménémisme autour d'une large coalition de centre gauche, le Front du pays solidaire (Frepaso). Lui-même issu du péronisme, Bordon a séduit bon nombre de ses compatriotes, moins par ses pr