Buenos-Aires,
correspondance La machine Menem a été efficace à souhait: en dépassant de plus de 4 points la barre des 45% requis pour une élection au premier tour, le président-candidat du Parti justicialiste (péroniste) remporte une victoire plus nette que prévue et améliore son score de 1989.
Son rival José Octavio Bordon, leader de la coalition de centre gauche FREPASO (Front pour un pays solidaire), met fin pour sa part, avec 30% des suffrages, au traditionnel système bipartite en Argentine, en reléguant à une lointaine troisième place Horacio Massaccessi, qui signe avec 17% des voix le plus mauvais résultat de l'Union civique radicale en cent ans d'existence. Un lot de consolation quand même: il conserve le contrôle de la province de Cordoba, la deuxième du pays. Quant au candidat de l'extrême droite, Aldo Rico (1,7%), et aux 10 autres compétiteurs, pour la plupart d'extrême gauche, ils se partagent les miettes.
Les Argentins ont-ils préféré dimanche «la gouvernabilité à l'éthique», selon le mot d'un politologue radical? Ils ont, en tout cas, été sensibles à l'argument ressassé à l'infini par les partisans du chef de l'Etat: la stabilité avec Menem, ou le retour de l'inflation avec ses adversaires. Même si la montée du chômage inquiète, le souvenir de l'effondrement monétaire qui marqua la fin du mandat de Raul Alfonsin, le prédécesseur radical de Menem, a fait basculer nombre d'indécis.
Le résultat s'explique aussi par les grands moyens employés par le pouvoir. A cet égard