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Libération

Manifestation contre l'ETA au Pays basque

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publié le 20 mai 1995 à 4h53

Madrid, de notre correspondant

Une grande manifestation doit rassembler ce samedi des milliers de personnes dans les rues de San Sebastian, à l'appel de diverses organisations pacifistes basques, pour réclamer la libération de l'entrepreneur José Maria Aldaya, vraisemblablement enlevé par l'ETA il y a quinze jours. La manifestation est soutenue par tous les partis à l'exception de Herri Batasuna (HB) ­ proche de l'organisation séparatiste. Dans son jargon habituel, HB estime que cet enlèvement «s'inscrit dans le cadre du conflit entre l'Etat espagnol et le peuple basque».

Propriétaire de deux petites entreprises de transport, qui emploient une vingtaine de personnes, José Maria Aldaya a disparu le 8 mai au soir, entre son lieu de travail et son domicile. Seule sa voiture a été retrouvée, toutes portes ouvertes. La police espagnole ne doute pas qu'il s'agit d'un nouvel enlèvement de l'ETA. L'enlèvement de José Maria Aldaya confirmerait certaines informations de la garde civile, selon lesquelles les finances de l'ETA seraient, depuis, au plus bas, notamment parce que les chefs d'entreprise basques se refusent de plus en plus à céder au racket , autre mode de financement des terroristes. Le nom de José Maria Aldaya faisait partie d'une liste d'éventuelles «cibles» élaborée par l'ETA et interceptée par la police en 1991. Sur ce document, l'organisation estimait pouvoir tirer de l'entrepreneur une rançon de 40 millions de francs. José Maria Aldaya n'y avait pas cru. «Il n'a pas d'a