Washington,
de notre correspondant Une seule chose n'est disputée par personne: la NRA (National Rifle Association) est bien le lobby le plus puissant qui travaille aux Etats-Unis pour la liberté de porter des armes à feu. Avec plus de 3,5 millions d'adhérents et des coffres aussi remplis que généreux pour les élus favorables à ses causes, la NRA, calée sur le fameux deuxième amendement de la Constitution des Etats-Unis, bataille depuis des années contre toute tentative des pouvoirs publics au niveau fédéral comme dans les différents Etats de limiter la vente des armes. L'organisation tenait ce week-end son congrès annuel à Phoenix, en Arizona: les quelque 20.000 militants qui avaient fait le voyage ont défendu cette ligne traditionnelle avec une vivacité renforcée par les épreuves.
Au-delà de ce constat, les disputes commencent: pour les uns, la NRA dresserait un salubre rempart contre les tentatives du pouvoir politique d'enfermer les citoyens dans un réseau de plus en plus serré de réglementations et de lois privatives de liberté. Pour les autres, l'association rassemble une série d'excités fascisants de la gâchette qui augmentent les dangers des rues sous couvert de permettre aux «honnêtes gens» de se défendre et aux chasseurs de chasser. A Washington, le personnel politique a tendance à voir dans la NRA un faiseur ou un tombeur d'élus: c'est en partie grâce à l'ardente campagne de l'association contre la loi, qui limitait l'an dernier les ventes d'armes à feu semi-aut