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Libération

Bruits de bottes turques près de la frontière irakienne

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publié le 24 mai 1995 à 4h48

L'armée turque masse depuis trois jours de grosses quantités

d'hommes et de matériel dans la région frontalière turco-irakienne, ce qui pourrait préparer une seconde intervention en Irak du Nord contre les bases arrières des séparatistes turcs kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Il y a deux semaines, elle avait annoncé son retrait total de cette zone de 40 km de profondeur où elle était entrée le 20 avril. Les opposants au régime de Bagdad regroupés dans l'INC (Conseil national d'Irak basé à Londres) assurent que «10.000 soldats turcs ont traversé la rivière de Hezil pour entrer dans le territoire du Kurdistan irakien».

Le ministère turc de la Défense a tout de suite démenti cette information. Mais de nombreux signes témoignent d'une intensification des activités militaires turques dans la zone. «Les vols de reconnaissance de l'armée turque sont de plus en plus fréquents», a observé lundi, un journaliste kurde à Silopi, à 16 km du poste frontalier de Habur.

Le Conseil national de sécurité, qui regroupe les plus hautes autorités civiles et militaires de Turquie, a à nouveau «étudié» vendredi, «le cas de l'Irak du Nord». Le PKK peut donc toujours s'infiltrer en Turquie, à partir d'Irak. Les autorités turques n'ont pas pu convaincre les deux leaders kurdes de l'Irak du Nord, Massoud Barzani et Djalal Talabani d'empêcher le retour des militants du PKK dans la zone «nettoyée» par l'opération rebaptisée depuis dimanche «Acier 1». Jusque-là, la dénomination officielle