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Analyse

Deux lignes africaines pour la France. Alain Juppé cherche à limiter l'influence des «réseaux Foccart» en Afrique.

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publié le 25 mai 1995 à 4h35

Le gaullisme est de retour à l'Elysée, mais l'Afrique du Général,

celle des «relations privilégiées», du «pré carré» et des «réseaux Foccart», ne revient pas triomphante sous les lambris dorés. Il y a cinq ans, le maire de Paris estimait que le multipartisme était «une sorte de luxe que les pays africains n'ont pas les moyens de s'offrir». Le 13 mai, au lendemain de sa victoire, Jacques Chirac, premier président gaulliste depuis vingt et un ans, a fait la leçon démocratique au «Monsieur Afrique» du général de Gaulle, l'octogénaire Jacques Foccart. «Il faut tout changer, il faut en finir avec tous ces chefs d'Etat autocrates et corrompus», a sermonné le nouvel élu. Opportunément, Alain Juppé venait de lui communiquer un rapport ultraconfidentiel sur «la criminalisation de l'Afrique et de ses élites au pouvoir», rédigé déjà l'été dernier par un chercheur du Centre d'analyse et de prévision (CAP) du Quai d'Orsay mais mis sous le coude par l'actuel Premier ministre et Dominique de Villepin, le nouveau secrétaire général de l'Elysée. Sous la pression de la «génération Juppé», après quatorze ans de socialisme qui n'ont guère bouleversé le continent, le «vrai changement» va-t-il s'accomplir en Afrique comme dans l'Hexagone, avec «dignité, simplicité et obligation de résultat»?

Jusqu'à son élection, Jacques Chirac a laissé coexister dans son entourage deux politiques africaines: celle de la «Françafrique» héritée du général de Gaulle, bilatérale, aux liens resserrés, incarnée depuis q