Menu
Libération

COULISSES PEKIN : Nuages entre la Chine et les Etats-Unis

Article réservé aux abonnés
publié le 26 mai 1995 à 4h44

Après plus d'un an d'hésitation, les autorités américaines ont

décidé, lundi, d'accorder un visa au président taïwanais, Lee Teng Hui, qui doit délivrer à partir du 9 juin une série de conférences dans son ancienne université de Cornell (Etat de New York). La Chine, qui considère Taiwan comme une «province rebelle» et une partie intégrante de son territoire, a exprimé son «indignation» et ses plus «vives protestations». «Le développement de cette affaire obligera la Chine à répliquer fermement, et les Etats-Unis devront supporter toutes les conséquences de leur geste», a prévenu le chef de la diplomatie chinoise, Qian Qichen, après avoir tenté en vain de convraincre les Américains de revenir sur leur décision.

L'obtention de ce visa constitue une victoire diplomatique importante pour Taiwan, qui cherche, depuis 1992, à développer sa sphère de reconnaissance internationale, réduite à 29 Etats. Pékin impose aux pays tiers de choisir, lors de l'établissement de relations diplomatiques, entre le continent et l'île de Taiwan. En 1979, les Etats-Unis ont ainsi rompu leurs liens diplomatiques avec Taiwan pour pouvoir établir des relations avec Pékin. Depuis lors, aucune des trois administrations qui se sont succédé à Washington n'avait osé accueillir un officiel taïwanais.

La décision de Bill Clinton marque un tournant important de la diplomatie américaine en Asie. Depuis 1979, les Etats-Unis avaient développé leurs échanges économiques avec Taiwan et poursuivi certaines ventes d'arme