Valence, envoyé spécial
Joan Lerma est nerveux. Après douze ans à la tête de la riche Communauté autonome (région) de Valence, ce baron socialiste risque de faire ses valises, dimanche, au soir des élections municipales et régionales qui devraient voir l'opposition de droite du Parti populaire (PP) rafler la mise du pouvoir local en Espagne. En cette dernière ligne droite de campagne, le ton est monté sur la côte méditerranéenne.
Sourire tendu, Joan Lerma attaque sans nuance: son adversaire, Eduardo Zaplana, un jeune loup du PP, «n'est pas un démocrate». Discours de bonne guerre pour mobiliser les déçus du socialisme, tentés par l'abstention. Joan Lerma est de la «génération Gonzalez». Il s'est installé au palais de la Generalitat, le siège du gouvernement autonome, en 1983, un an à peine après que Felipe Gonzalez eut emménagé au palais de la Moncloa, à Madrid.
Comme ailleurs, les Valenciens veulent du changement, du neuf. A 39 ans, Eduardo Zaplana, homme de José Maria Aznar, le leader du PP, est donné gagnant dans les sondages. La droite devrait enlever ainsi un des principaux fiefs socialistes: 4 millions d'habitants, 35 milliards de francs de budget annuel, plus de 10% du PIB espagnol, première région touristique et troisième exportatrice. Cette communauté autonome méridionale mais dynamique, à la fois rurale et industrielle, est donc un enjeu essentiel: Felipe Gonzalez a ouvert la campagne, le soir du 13 mai, en rassemblant 25.000 personnes dans les arènes de Valence. Quan