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Libération

L'Europe centrale s'interroge sur la grande Europe

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publié le 29 mai 1995 à 4h40

Réunis vendredi et samedi à Keesthely sur le lac Balaton, en

Hongrie, les présidents Arpad Göncz (Hongrie), Vaclav Havel (République tchèque), Michal Kovac (Slovaquie), Lech Walesa (Pologne), Milan Kucan (Slovénie), Thomas Klestil (Autriche), Oscar Luigi Scalfaro (Italie) et Roman Herzog (Allemagne) ont marqué leurs préoccupations devant les événements de Bosnie. «La réémergence de la barbarie à la fin du XXe siècle n'est pas tolérable», ont affirmé les présidents dans leur appel, avant de respecter une minute de silence en hommage à toutes les victimes de la guerre en ex-Yougoslavie.

Après avoir planté l'«arbre de l'Europe centrale» ­ symbole de la culture et de l'histoire communes qui unit ces pays ­ dans le parc du château de Keesthely, les présidents ont poursuivi leurs entretiens sur l'Europe à bord d'un bateau sur le lac Balaton, puis le lendemain lors d'un débat télévisé. Comment préparer les sociétés d'Europe centrale et occidentale à l'intégration européenne? C'était le thème de la méditation collective à laquelle se sont livrés les participants. Si les cadres de l'économie de marché existent, les mentalités ne s'y sont pas encore adaptées, a rappelé Arpad Göncz. «Dans une Europe ouverte, les étudiants seront plus mobiles et les entrepreneurs auront accès à un marché plus large, mais pour beaucoup de gens, l'Europe signifiera le risque de perdre son emploi», a souligné le président hongrois. D'où la nécessité de préparer des individus à la réalité d'un marché très com