Usé par treize ans de pouvoir et des scandales à répétition, Felipe
Gonzalez espère encore rebondir avant les élections générales.
Madrid, de notre correspondant C'est un dessin de Ricardo et Nacho, les deux caricaturistes du quotidien El Mundo: dans une arène, José Maria Aznar en torero s'apprête à planter une énième épée dans le corps du «toro» Felipe Gonzalez. «Putain, mec. Voyons si tu y arrives une bonne fois pour toutes!», lance la bête.
La mise à mort du leader socialiste est interminable: cela fait plus d'un an que son adversaire conservateur réclame son départ et la convocation d'élections anticipées. Malgré les scandales, malgré une usure évidente après treize ans au pouvoir, malgré la rénovation du Parti populaire, qui se pose désormais en alternative crédible, le président du gouvernement n'entend pas renoncer. Sa dernière cartouche: la possibilité de fixer lui-même ces élections, avec la date limite du printemps 1997. Les nationalistes catalans de Convergencia i Unio (CiU) ont déjà fait savoir qu'ils le soutiendraient à la Chambre des députés au moins jusqu'à la fin de l'année, pour que «le gouvernement exerce une présidence tranquille de l'Union européenne». Felipe l'Européen aura donc droit à un sursis pour mieux se consacrer à son domaine favori. Après, ce ne sont que supputations.
Les socialistes espèrent rebondir, faire oublier les scandales, bénéficier de la reprise économique. «Les élections générales, c'est dans deux ans, et la droite aura du mal à les gagn