L'affaire des sanctions sévères décrétées par l'administration
Clinton contre les importations de voitures japonaises de luxe menace de tourner au fiasco diplomatique, après que tous les partenaires européens ou asiatiques des Etats-Unis ont poliment mais fermement décliné de soutenir Washington dans l'épreuve. Cet isolement a surpris le gouvernement américain qui s'attendait à une plus grande «solidarité», surtout de la part des Européens. Mais, au-delà de la surprise, il reste qu'il faut désormais se sortir d'un pétrin embarrassant, dont nombre d'observateurs soulignent que Washington n'a rien à tirer, ni politiquement, ni juridiquement.
Les sanctions (des droits de douane prohibitifs sur les importations de grosses cylindrées japonaises), certes, ne sont pas encore en place, et il reste, du moins en théorie, une marge pour la négociation. Les Américains veulent repousser leurs ultimes discussions avec les Japonais à une date postérieure au sommet du G7, qui doit se tenir à Halifax à la mi-juin. Les Japonais veulent parler avant, estimant que la date proposée par Washington est trop proche de la mise en oeuvre théorique des sanctions, ce qui reviendrait à négocier sous la pression.
Le dossier juridique des sanctions américaines semble plus que douteux au regard des règles de l'Organisation mondiale du commerce, et les Etats-Unis n'espèrent même pas l'emporter de ce point de vue. Mais, précisément, toute la mise en scène de la montée de la crise, puis de la crise, avait pour b