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Libération

Dracula au secours du tourisme en Roumanie. Un congrès sur le vampire vient de s'achever à Bucarest.

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publié le 31 mai 1995 à 4h37

Bucarest,

de notre correspondante Les murs sont ornés de canines dégoulinantes d'hémoglobine et d'ailes de chauve-souris. Un décor ténébreux dans un grand hôtel du centre de Bucarest pour évoquer la mémoire de Vlad Tepes (Vlad l'empaleur en roumain), cruel voïvode roumain du XVe siècle et grand massacreur d'envahisseurs turcs, plus connu sous son surnom de Dracula (le diable), devenu un mythe universel avec le roman homonyme de Bram Stoker. Le premier congrès mondial Dracula s'est ouvert jeudi dernier et achevé hier dans la capitale roumaine en présence d'une centaine de spécialistes internationaux en vampirologie et sciences occultes. Organisé conjointement par les ministères de la Culture et du Tourisme, il visait essentiellement à relancer l'intérêt touristique pour la Roumanie. Une opération à grand spectacle pour ce que le ministre du Tourisme Dan Mattei définit comme «une promotion agressive» des séjours dans les Carpathes ou au bord de la mer Noire, boudés par les Européens et carrément ignorés par les Japonais et les Américains.

Ce symposium est le premier depuis 1897, date de la parution du roman qui rendit mondialement célèbre ce prince originaire de Transylvanie (littéralement en roumain: «le pays de l'autre côté des forêts»)­, qui régna en Valachie (province du sud de la Roumanie), puis donna naissance à de nombreuses histoires populaires où il apparaît comme un prince impitoyable et assoiffé de sang. «Il éprouvait un plaisir immense à empaler les gens de façon que