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Libération

Berlusconi en guerre préréférendaire. L'Italie doit se prononcer le 11 juin sur l'abrogation des lois sur l'audiovisuel.

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publié le 1er juin 1995 à 5h46

Rome

de notre correspondant Le 11 juin, les Italiens vont vivre une nouvelle page de cette démocratie référendaire qu'ils semblent affectionner tout particulièrement. Près de quarante millions d'électeurs seront appelés à répondre par un simple oui ou non à chacun des douze référendums voulus par les «progressistes», les associations culturelles catholiques ou de gauche, et les fédéralistes de la Ligue du Nord.

Ces référendums d'initiative populaire sont abro- gatifs, c'est-à-dire qu'ils proposent de supprimer partiellement ou en totalité plusieurs lois dont la loi Mammi, clé de voûte du paysage audiovisuel transalpin. Ce texte a légalisé en 1990 la Fininvest, l'empire bâti par Silvio Berlusconi pendant dix ans de far-west audiovisuel, installant un régime de duopole entre d'une part les trois chaînes privées de «Sua Emittenza» et de l'autre les trois chaînes publiques de la RAI. Les plus modérés de chaque camp, conscients de la délicatesse de l'enjeu, ont cherché à parvenir à un compromis sans passer par le référendum. Le gouvernement lui-même s'est posé en arbitre, mais toute tractation a échoué. Et ce sont précisément les quatre questions sur l'audiovisuel qui donnent désormais le ton à la campagne électorale.

C'est la double casquette de Silvio Berlusconi, à la fois leader politique et patron de télévision, qui est à l'origine du conflit d'intérêts que le système politique traîne comme un boulet depuis plus d'un an. Mais la détermination de la magistrature à vouloir tirer a