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Libération

Fidel Castro évoque la création d'un statut de «prisonnier politique»

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publié le 1er juin 1995 à 5h46

Selon le vice-président de l'association France-Libertés, Raphaël

Doueb, confirmant des rumeurs circulant à La Havane, Castro aurait accepté de reconnaître le statut de prisonnier politique pour les détenus incarcérés pour délit d'opinion. C'était l'une des revendications de la mission d'étude de quatre associations de défense des droits humains, dont France-Libertés, menée à Cuba en mars.

La nouvelle a été confirmée à Raphaël Doueb par le ministre cubain des Affaires étrangères, Roberto Robaina, de passage à Paris le 27 mai. Après sa promulgation, le nouveau statut accorderait aux politiques les mêmes «avantages» que les prisonniers de droit communs, tels le régime des visites ou l'exercice d'activités éducatives et sociales. Ses bénéficiaires seraient, par ailleurs, comme ils le demandent, séparés des prisonniers de droits commun, et dispensés, s'ils le souhaitent, du travail en atelier.

Il n'existe officiellement pas de prisonniers politiques à Cuba, les détenus recensés comme tels étant poursuivis pour crimes contre-révolutionnaires ou atteinte à la sécurité de l'Etat. Leur nombre s'élève pourtant à un millier, à en croire Elizardo Sanchez Santa-Cruz, figure de proue des dissidents à La Havane.

La mission d'enquête sera de retour à Cuba en juin pour la présentation de son rapport. Elle publiera une liste de détenus d'opinion établie à partir des témoignages des prisonniers qu'elle a pu rencontrer, et réclamera la reconnaissance de la liberté d'association pour les groupes dé