Jean Paul II doit se rendre ce week-end à Bruxelles pour la
béatification d'un missionnaire belge du XIXe siècle, le père Damien, apotre des lépreux à Hawaï.
C'est le 65e voyage papal à l'étranger et le deuxième en Belgique. Mais, contrairement à sa précédente visite du printemps 1985, le pape risque d'être accueilli dans un climat dépassionné, voire hostile en raison du divorce croissant des catholiques belges avec le Vatican sur les questions de société, fossé creusé par l'affaire Gaillot qui a provoqué de vives réactions en Belgique. Selon un sondage publié vendredi par le journal Le Soir et réalisé auprès d'un échantillon de 1.000 catholiques, 20% d'entre eux seulement accordent de l'intérêt à la venue de Jean Paul II, tandis que 10% la jugent inopportune, le reste se disant indifférent.
Les cérémonies de béatification avaient dû être annulées en mai 1994 après la fracture du col du fémur du pape dont le programme a cette fois-ci été allégé. Jean- Paul II sera accueilli samedi par le couple royal Albert II et la reine Paola, ainsi que par la reine Fabiola, catholique fervente comme son mari le roi Baudoin mort en 1993. Quelque 30.000 personnes sont attendues dimanche matin sur le parvis de la basilique de Koekelberg à Bruxelles pour la cérémonie de béatification.
Apparemment conscients de la désaffection des esprits, les évêques belges ont publié une lettre pastorale rappelant que l'événement était moins la venue du pontife romain que l'hommage solennel rendu au père Damien,