Après l'affaire Gaillot, l'autoritarisme de Jean Paul II a été très
critiqué.
Bruxelles, envoyé spécial Chronique annoncée d'un désamour papal. Jean Paul II n'a pas remué les foules lors de sa visite éclair, samedi et dimanche, à Bruxelles. A peine 300 personnes pour l'accueillir à l'aéroport, et moins des 30.000 annoncées pour la béatification, en grande pompe, du père Damien, apôtre des lépreux, devant la basilique de Koekelberg... Un désenchantement glacé a présidé au deuxième voyage de Karol Wojtyla en Belgique.
Contestation du magistère sur la morale sexuelle, rejet de l'autoritarisme après l'affaire Gaillot qui compte de nombreux partisans en Belgique et... pluie battante ont douché l'enthousiasme qui avait enflammé Bruxelles, il y a dix ans. Le report des cérémonies de béatification l'an passé, après une chute de Jean Paul II, a également contribué à réduire la mobilisation. Le pontife a fortement écourté son programme initial, se limitant à une visite de vingt-sept heures. Mauvaise santé ou peur de la contestation? Le pape est apparu toujours très handicapé dans sa marche. Les organisateurs avaient pris soin de dissimuler un élévateur électrique dans les flancs du podium pour lui éviter de grimper trop de marches. La contestation fut surtout palpable par la froideur des Bruxellois. Le lancer de préservatifs remplis de crème Chantilly, promis par certains, n'a pas eu lieu. La gendarmerie a quand même interpellé une douzaine d'opposants qui déployaient une banderole «le