Genève,
de notre correspondant, Le Fond des Nations unies pour l'enfance (l'Unicef) vient de publier son rapport annuel intitulé le Progrès des Nations. Titre flatteur pour une réalité bien sombre: «Dans toutes les régions du monde, les enfants continuent à être sous-alimentés, à souffrir de maladies évitables, à se voir refuser même une éducation de base. Ils continuent à être exploités, prostitués, confrontés à la violence dans leur foyer, au travail et dans la guerre», note le rapport, qui estime que le nombre d'enfants livrés à la prostitution «dépasse probablement les deux millions, dont un million en Asie et trois cent mille aux Etats-Unis.»
Dans un chapitre consacré aux maladies, le rapportconstate que sur les treize millions de décès d'enfants de moins de 5 ans qui se produisent chaque année, plus de huit millions peuvent être attribués aux diarrhées, aux pneumonies, au paludisme ou à des maladies évitables par la vaccination. Toutefois, l'Unicef estime que les trois quarts des victimes souffrent non de malnutrition grave, mais de malnutrition légère à modérée. L'agence onusienne préconise donc un changement de stratégie, car, affirme-t-elle, «en luttant conjointement contre la malnutrition et la protection de la maladie, beaucoup plus de vies pourraient être sauvées qu'en agissant isolément sur chaque front».
Quelques lueurs d'espoir cependant: ainsi, il devrait y avoir en 1996 quelque deux millions et demi de décès d'enfants de moins qu'en 1990, grâce à l'amélioration