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Libération

Bill Clinton joue son premier veto. Le Président s'est opposé à des coupes budgétaires votées par le Congrès.

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publié le 9 juin 1995 à 5h33

New York,

de notre correspondant En opposant ­ pour la première fois depuis son élection en 1992 ­ son veto à un texte adopté par le Congrès, Bill Clinton a donné le signal de la première bataille frontale avec la majorité républicaine, qui, depuis les élections de novembre dernier, contrôle le Sénat et la Chambre des représentants. Il choisit en même temps le terrain sur lequel il paraît décidé à mener, en 1996, la campagne pour sa réélection. En effet, le texte qu'il a décidé de renvoyer devant les élus, parce qu'il en conteste à la fois l'esprit et les orientations, prévoyait de réaliser 16,4 milliards d'économies budgétaires. «Je ne peux, en conscience, signer un texte qui réalise des coupes dans les programmes éducatifs pour sauver des projets favoris de membres du Congrès», a déclaré le Président, lors de la cérémonie en plein air organisée dans les jardins de la Maison Blanche à l'occasion de ce premier veto.

La mise en scène avait été soignée, et, comme souvent désormais lorsqu'il lance des attaques contre le Congrès, Bill Clinton s'était entouré d'enfants, selon lui les premières victimes du programme républicain. L'occasion choisie était une cérémonie destinée à récompenser de jeunes lycéens américains pour leur lutte contre la drogue. Bill Clinton a signé son veto sur une petite table, derrière laquelle avait été placé ­ pour les besoins des caméras ­ un graphique coloré opposant les réductions budgétaires présentées par le Président à celles adoptées par le Congrè