La dégradation de la situation en Bosnie aura eu une conséquence
inattendue: la concrétisation du rapprochement militaire franco-britannique. De part et d'autre de la Manche, la satisfaction est palpable, et le secrétaire au Foreign Office Douglas Hurd n'a pas craint d'affirmer, en recevant son homologue français Hervé de Charette à Londres le 7 juin, qu'«il n'y a jamais eu une période comparable depuis la Seconde Guerre mondiale, qui ait vu les militaires français et britanniques si proches les uns des autres, et travaillant si bien ensemble. Je ne doute pas que cela continue...»
Quand on se souvient que Français et Britanniques ont monté ensemble, depuis 1945, quelques opérations communes -dont, entre autres, celle de Suez en 1956 et la Guerre du Golfe- le commentaire prend toute sa valeur. Nouvelle Entente Cordiale? L'avenir le dira. Toujours est-il qu'à Paris, tous les interlocuteurs ayant eu à négocier la mise sur pied de la Force de réaction rapide (FRR) se plaisent eux aussi à souligner «l'excellente ambiance» des discussions, et même la naissance d'une ère nouvelle. Aucun obstacle n'a résisté. Par exemple, lorsqu'il s'est agi -point délicat entre tous- de déterminer la constitution exacte de l'état-major qui réglera les modalités de fonctionnement des deux brigades constituant la FRR, les positions britannique et française se sont révélées divergentes. Les premiers souhaitaient que le nouvel état-major mis à la disposition du général Bernard Janvier, commandant les t