Madrid,
de notre correspondant Le chef des services secrets militaires espagnols, Emilio Alonso Manglano, devrait être destitué prochainement peut-être aujourd'hui, en Conseil des ministres à la suite du scandale des écoutes téléphoniques qui a déclenché une tempête politique à Madrid. Le Cesid (Centre supérieur d'information de la défense), dirigé par Emilio Alonso Manglano depuis quatorze ans, est accusé d'avoir enregistré les conversations téléphoniques de dizaines de personnalités espagnoles dont le roi Juan Carlos lui-même.
L'ampleur du scandale est telle que, selon le quotidien Diario 16, Felipe Gonzalez pourrait même se défaire de son «bras droit», Narcis Serra, vice-président du gouvernement, après dix ans passés au ministère de la Défense. Le Cesid dépend administrativement de la Défense, mais fonctionnellement et politiquement de la vice-présidence. Felipe Gonzalez avait cependant, mercredi soir, escamoté toute responsabilité politique dans cette affaire: «Il ne semble pas que [Narcis Serra] soit responsable (...). Les services d'intelligence donnent des explications sur leurs résultats, mais pas sur leurs méthodes de travail.» La ligne de défense du gouvernement socialiste ne varie pas: en balayant l'«espace radioélectrique», à la recherche de «communications d'espions étrangers ou de groupes criminels», le système d'écoute du Cesid interceptait «automatiquement et par hasard» des conversations privées entre téléphones portables. Un argument qui a du mal à por