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Libération

Gonzalez touché par le scandale des écoutes. Le président du gouvernement pourrait demander le départ de son bras droit.

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publié le 16 juin 1995 à 6h09

Madrid,

de notre correspondant Le chef des services secrets militaires espagnols, Emilio Alonso Manglano, devrait être destitué prochainement ­ peut-être aujourd'hui, en Conseil des ministres ­ à la suite du scandale des écoutes téléphoniques qui a déclenché une tempête politique à Madrid. Le Cesid (Centre supérieur d'information de la défense), dirigé par Emilio Alonso Manglano depuis quatorze ans, est accusé d'avoir enregistré les conversations téléphoniques de dizaines de personnalités espagnoles ­ dont le roi Juan Carlos lui-même.

L'ampleur du scandale est telle que, selon le quotidien Diario 16, Felipe Gonzalez pourrait même se défaire de son «bras droit», Narcis Serra, vice-président du gouvernement, après dix ans passés au ministère de la Défense. Le Cesid dépend administrativement de la Défense, mais fonctionnellement et politiquement de la vice-présidence. Felipe Gonzalez avait cependant, mercredi soir, escamoté toute responsabilité politique dans cette affaire: «Il ne semble pas que [Narcis Serra] soit responsable (...). Les services d'intelligence donnent des explications sur leurs résultats, mais pas sur leurs méthodes de travail.» La ligne de défense du gouvernement socialiste ne varie pas: en balayant l'«espace radioélectrique», à la recherche de «communications d'espions étrangers ou de groupes criminels», le système d'écoute du Cesid interceptait «automatiquement et par hasard» des conversations privées entre téléphones portables. Un argument qui a du mal à por