Moscou,
correspondance A Boudennovsk, une ville du sud de la Russie, la situation était hier soir de plus en plus tendue à la suite du raid lancé par un commando tchétchène contre des bâtiments officiels, faisant plusieurs dizaines de morts. Depuis mercredi, une cinquantaine de combattants tiennent entre 300 et 1.500 personnes en otages dans l'hôpital local qu'ils ont arrosé d'essence et miné. La télévision russe montrait des images de civils tués. Les attaquants ont menacé de «fusiller tous les membres du personnel si l'un de leur chef blessé par balles et opéré dans un état grave devait décéder», affirmait une infirmière en larmes, ajoutant que des enfants et des militaires russes avaient déjà été massacrés.
Le commando exige que le président russe engage des négociations avec le chef des indépendantistes tchétchènes, Djokhar Doudaïev, sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des forces russes. Si ces demandes ne sont pas remplies, «ils menacent d'exécuter dix otages pour chaque combattant tchétchène tué», affirme Evgueni Abramov, premier adjoint du ministre de l'Intérieur russe.
L'attaque sur Boudennovsk est la première action d'ampleur lancée par les Tchétchènes sur le territoire russe au lendemain de la chute de Chatoi, le dernier bastion des indépendantistes dans les montagnes du Caucase. Doudaïev a cependant démenti catégoriquement toute implication. «Aucune structure militaire sous mon commandement n'a reçu l'ordre de mener des actions terroristes sur le territoire