Madrid,
de notre correspondant La démission annoncée du chef des services secrets espagnols, Emilio Alonso Manglano, n'a pas calmé la tourmente politique provoquée par le scandale des écoutes téléphoniques. José Maria Aznar, le président du Parti populaire (PP), principale force d'opposition de droite, s'est déclaré hier «disposé à présenter une motion de censure». Même d'importants dirigeants du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) réclament publiquement d'autres démissions, dont celle du vice-président du gouvernement, Narcis Serra, le bras droit de Felipe Gonzalez, et celle du ministre de la Défense, Julian Garcia Vargas. Mais le leader socialiste, selon une tactique éprouvée au long des scandales qui frappent son gouvernement depuis plus d'un an, préfère pour l'instant courber l'échine et laisser passer l'orage.
Au début de la semaine, le quotidien El Mundo révélait, preuves à l'appui, que le Cesid (Centre supérieur d'information de la défense), dirigé depuis quatorze ans par Emilio Alonso Manglano, enregistrait et archivait des conversations de dizaines de personnalités espagnoles, chefs d'entreprise, hommes politiques (y compris socialistes), journalistes... Le roi Juan Carlos lui-même, et plusieurs de ses amis, ont également été «écoutés».
Jeudi soir, Narcis Serra et Julian Garcia Vargas, dont dépend le Cesid, se sont expliqués à huis clos devant la Commission parlementaire des secrets officiels. Explications qualifiées de «pathétiques» par le Parti populaire. «Le go