Civitavecchia, envoyé spécial
L'Eglise a finalement battu par K.O. l'Italie des procureurs. La statuette de la madone qui avait versé, le 2 février dernier, des «larmes de sang» dans le jardin d'un employé de la compagnie d'électricité, faisant crier au miracle, a retrouvé samedi sa place devant l'autel de l'église de Saint-Augustin, à Pantano, un bourg à la périphérie de Civitavecchia. Cette statuette ramenée de Medjugorje (ville de pèlerinage en Bosnie-Herzégovine, ndlr) avait été saisie par un juge, sans doute assez naïf pour envahir ce domaine réservé de la hiérarchie vaticane depuis vingt siècles et trop empressé d'apparaître comme le héros qui démonterait une escroquerie à la crédulité populaire. Hélas, Antonio Albano, procureur de la république de Civitavecchia, qui avait déjà défrayé la chronique par ses enquêtes sur l'inexistante «piste bulgare» dans l'attentat contre Jean Paul II, a fait chou blanc.
Le séquestre de la statuette avait dû être levé à la veille d'un jugement en faveur de son propriétaire, émis par le tribunal des libertés (instance de recours contre d'éventuels abus judiciaires, ndlr). Depuis, elle restait assignée à résidence dans la demeure privée de l'évêque Girolamo Grillo. Mais on n'enferme pas la madone, fût-ce dans une niche quatre étoiles et sous la protection d'un prélat. Plus de 12.000 habitants, sur les 50.000 que compte la ville dont Stendhal fut consul, avaient signé une pétition pour demander que l'objet de culte soit rendu à la vénératio