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Coulisses Washington Retour au Viêt-nam

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publié le 21 juin 1995 à 6h05

Retour au Viêt-nam

On n'attend plus que Bill Clinton pour prendre la décision de normaliser définitivement les relations avec le Viêt-nam et nouer des relations diplomatiques avec l'ancien ennemi. Le Président a pris connaissance de la «recommandation» de son secrétaire d'Etat, Warren Christopher, qui y est favorable. Il est sur le fond convaincu que le gouvernement vietnamien a bien fait preuve de toute la bonne volonté nécessaire pour collaborer aux diverses enquêtes sur le sort des disparus américains de la guerre (il n'en reste plus guère que 55 dont le sort reste inconnu). Mais Clinton hésite, parce qu'il craint plus que tout qu'une décision ne suscite une levée de boucliers au Congrès et, surtout, parmi les organisations d'anciens combattants les plus conservatrices . Le leader républicain du Sénat, Bob Dole, a envoyé une lettre à tous les membres du Congrès pour défendre son projet de résolution interdisant toute normalisation diplomatique avec le Viêt-nam tant que le président ne s'engagera pas personnellement pour attester de la bonne conduite du gouvernement vietnamien sur la question des disparus. Clinton a certes le soutien appuyé de quelques-unes des voix les plus autorisées pour parler du sujet ­ notamment le sénateur (démocrate) du Nebraska Bob Kerrey, ancien membre des commandos d'élite qui perdit une jambe au Viêt-nam et vigoureux partisan de la normalisation. On s'oriente du coup vers une procédure en deux temps: les alliés de Clinton sur le sujet (il s'en