Le Sénat italien a approuvé mardi soir une importante réforme de la
détention préventive. Pour la première fois, les principaux partis de droite et de gauche (de celui de Silvio Berlusconi, Forza Italia, au PDS, en passant par l'Alliance nationale de Gianfranco Fini) se sont trouvés d'accord sur des problèmes liés au fonctionnement de la justice. C'est un tournant dans la vie politique transalpine et une claire défaite de ce «parti des procureurs» dont les progressistes et le PDS ont été longtemps le soutien et le relais. Seule la Ligue du Nord a voté contre, ainsi que quelques anciens magistrats, à titre personnel.
Le projet de loi sera examiné aussitôt par la Chambre des députés, qui devrait l'approuver définitivement. Les changements sont de taille: désormais, la prison préventive ne sera obligatoire que pour les crimes mafieux, n'intervenant pour les autres que dans les cas où «les mesures alternatives sont inadéquates». Qui plus est, c'est le juge des enquêtes préliminaires, et non plus le procureur, qui doit procéder le premier à l'interrogatoire du prévenu.
Les principales associations professionnelles des magistrats se sont opposées fermement au projet. Pas moins de 200 procureurs viennent de signer un texte qui dénonce les effets pervers de l'initiative législative. Mais les principaux partis politiques semblent déterminés à replacer la magistrature, et notamment le parquet, dans son rôle institutionnel.
Les réactions d'amertume de certains magistrats traduisent cette c