Washington, de notre correspondant
Henri Foster, paisible médecin du Tennessee, a perdu, mercredi, de sérieuses chances d'être un jour effectivement nommé au poste de «chirurgien général» des Etats-Unis auquel Bill Clinton l'avait désigné. Le Sénat, dominé par les républicains, s'est opposé à l'occasion d'un vote de procédure à ce que sa nomination par Clinton fasse l'objet d'un vote en séance plénière. Foster, selon toutes les probabilités, ne sera donc pas confirmé dans ses fonctions. Il ne devra pas cet échec à sa race noire ni à son parti démocrate. Ses compétences n'ont jamais été mises en cause. Le poste de surgeon general est essentiellement honorifique et sans pouvoirs réels: il ne justifierait donc même pas cet accroc à la tradition qui veut qu'en principe, et sauf cas extrême, les «nominés» du Président sont confirmés par les sénateurs quelle que soit l'appartenance politique de l'un et des autres. Si Foster voit sa candidature recalée par le Sénat, c'est qu'il a pratiqué, au cours d'une carrière d'obstétricien de 40 ans, 39 avortements, dans les conditions les plus légales. Dans le climat politique américain du moment, où la droite républicaine et plus particulièrement la droite fondamentaliste religieuse a tendance à déterminer l'ordre du jour du débat public, Foster n'avait de ce fait aucune chance.
Le plus frappant est surtout que les deux sénateurs républicains qui se disputent le plus ardemment l'investiture de leur parti pour la présidentielle de 1996