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Interview

«La levée des sanctions obligerait les Serbes à accepter le plan de paix» Vladislav Jovanovic, chef de la diplomatie yougoslave, donne la position de Belgrade dans le conflit bosniaque.

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publié le 23 juin 1995 à 6h01

Belgrade, envoyé spécial

Vladislav Jovanovic est ministre des Affaires étrangères du gouvernement de la Yougoslavie (Serbie et Monténégro), dont Slobodan Milosevic est le président.

Trois jours après la libération du dernier otage parmi les Casques bleus en Bosnie, quelle leçon tirez-vous de cette crise?

Nous revenons de loin. Une telle crise ne doit pas se reproduire, car personne ne pourrait la maîtriser une seconde fois. C'est parce que nous étions tous au pied d'un volcan que nous avons fait tout notre possible pour accélérer la libération des Casques bleus.

Quel a été le rôle de Belgrade durant cette crise?

Nous avons condamné les frappes aériennes et la prise d'otages. Puis nous n'avons pas ménagé nos nerfs, notre énergie et notre temps pour convaincre les dirigeants de Pale (Serbes de Bosnie, ndlr) de libérer les otages. D'autant plus d'énergie que nous n'avons plus de relations politiques normales avec eux.

Mais vous avez réussi rapidement. N'est-ce pas la preuve que vous exercez sur eux une autorité, voire une maîtrise beaucoup plus sûre que vous le prétendez?

N'oubliez pas le contexte particulier de ces discussions. La Forpronu, les Musulmans, les Serbes de Bosnie et nous-mêmes étions effrayés de la nature explosive des événements. Je dis bien les Serbes de Bosnie aussi. Ce climat de fragilité a facilité notre rôle d'intermédiaire. Mais de retour à une situation normale, notre influence est bien moindre.

Quels facteurs pourraient raviver votre influence à Pale pour convai