Madrid, de notre correspondant
La récolte de haschisch au Maroc sera cette année exceptionnelle. C'est du moins ce qu'assurent les scientifiques espagnols. Ils viennent de repérer un «nuage» de pollen de chanvre indien qui a traversé le détroit de Gibraltar et flotte sur le sud de l'Espagne, avec des concentrations inégalées jusqu'à ce jour. Or, dans la montagne marocaine du Rif, le cannabis est actuellement en fleur. Dans un triangle d'or, de Malaga à Cartagena, sur 400 kilomètres de côtes, mais aussi jusqu'à Cordoue, bien à l'intérieur des terres, les capteurs reniflent depuis plusieurs semaines la poussière microscopique dans des quantités au moins deux fois supérieures à une année «normale». «Et cela ne s'explique pas seulement par la persistance du vent du sud. La surface cultivée a probablement augmenté, et les conditions météo ont été propices à une bonne récolte», estime Eugenio Dominguez, professeur de biologie végétale à Cordoue et coordinateur du REA, le Réseau espagnol d'aéro-biologie, un tissu de stations couvrant la Péninsule, et qui dresse périodiquement des «cartes météo» des grains de pollen, utiles notamment pour anticiper les vagues d'allergies.
Aucun cas d'allergie au pollen de cannabis n'a jamais été détecté, mais les microscopes sont formels: dans le Sud, les stations du REA ont flairé des concentrations de 4 à 5 grains par mètre cube d'air, contre jamais plus de 2 les années précédentes. «Ce sont de toute façon de faibles quantités», s'empresse de relati