Alors que les gouvernements occidentaux exigeaient la libération
sans condition des otages de l'ONU, Paris a négocié en secret avec les Serbes de Bosnie, leur donnant notamment l'assurance qu'il n'y aurait plus de frappes aériennes, affirme vendredi le New York Times. Les révélations du quotidien américain ont aussitôt été démenties par les autorités françaises, qui ont expliqué que des contacts avaient bien été pris avec «toutes les parties concernées» lors de la crise des otages mais qu'«aucune négociation ni tractation» n'avait eu lieu.
Citant des responsables occidentaux qui ont requis l'anonymat, le New York Times explique que deux hommes ont joué un rôle clé dans l'«accord» passé avec les Serbes: le général français Bernard Janvier, commandant des forces de l'ONU dans l'ex-Yougoslavie, et son prédécesseur, le général Bertrand de Lapresle, aujourd'hui conseiller technique du nouveau mediateur européen Carl Bildt. Le général Janvier aurait rencontré secrètement à deux reprises le chef militaire des Serbes de Bosnie, le général Ratko Mladic: le 4 juin à Zvornik, à la frontière entre la Bosnie et la Yougoslavie (Serbie-Monténégro), et le 17 juin à Pale, place forte des Serbes de Bosnie. Le général de Lapresle, lui, aurait été dépêché en Bosnie pour rencontrer les leaders bosno-serbes.
«L'accord a été conclu durant les rencontres avec les généraux Janvier et de Lapresle», assure le responsable cité par le New York Times. Le 26 mai, les Serbes de Bosnie avaient pris en otages