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Libération

La majorité espagnole menacée d'éclatement. Les Catalans pourraient lâcher le gouvernement.

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publié le 24 juin 1995 à 5h58

Madrid,

de notre correspondant Rien ne va plus entre Felipe Gonzalez et son allié parlementaire, Jordi Pujol, le chef des nationalistes catalans, également surnommé en Espagne «le coprésident». «Ça ne peut plus continuer comme cela», a lancé jeudi soir le président de la coalition Convergencia i Unio, qui gouverne la Communauté autonome de Catalogne. «Cela», c'est le scandale des écoutes téléphoniques ­ l'enregistrement de conversations privées de dizaines de personnalités, dont le roi Juan Carlos, par les services secrets. Dans le stock des affaires qui éclaboussent les socialistes, c'est «la plus grave de toutes», estime Jordi Pujol. «Le prestige de l'Espagne diminue, a-t-il averti, et la présidence de l'UE (2e semestre) arrive à un moment difficile.»

La multiplication des querelles récentes entre les deux alliés alimente les spéculations sur un divorce en bonne et due forme, qui entraînerait automatiquement des élections générales anticipées. Pujol a fixé un ultimatum au 17 juillet: CiU «prendra les décisions adéquates» quant à sa participation à la «politique d'Etat» et décidera de rompre ou non.

Gonzalez et Pujol forment un vieux couple, remontant aux élections de juin 1993. Les socialistes avaient alors perdu la majorité absolue à la Chambre des députés, qu'ils détenaient depuis 1982. Depuis, le gouvernement dépend des 17 «députés charnières» de CiU, qui viennent compléter les 159 parlementaires socialistes. 176 sur 350 élus: le compte de la majorité absolue est tout just