Canberra, correspondance
Le gouvernement australien a fini par plier devant l'opposition et les mouvements antinucléaires qui lui reprochaient une attitude trop «mollassonne» à l'égard de la France. A son retour de Paris, Gareth Evans, le ministre australien des Affaires étrangères, s'est fait huer par la foule qui l'attendait devant le Parlement. Quelques heures plus tard, Canberra annon- çait toute une batterie de mesures pour protester contre la reprise des essais nucléaires en Polynésie.
La première décision, surtout symbolique, a été le rappel de l'ambassadeur australien à Paris pour consultation. Par ailleurs, dans le domaine militaire, même si Canberra parle de restriction et non pas d'interdiction, les compagnies françaises, qui espéraient vendre du matériel à l'armée australienne, vont se retrouver hors-jeu. Jusqu'en mai 1996, date prévue pour la fin des essais, tous les bâtiments de la marine et de l'aviation militaire française sont interdits de séjour en Australie et pas un seul soldat ou officier australien ne mettra les pieds en France ou sur un territoire français du Pacifique. Sauf pour raisons humanitaires. On peut donc parier qu'en septembre, chacun restera chez soi pour célébrer la fin de la guerre du Pacifique. Quant aux sociétés françaises, qui souhaitaient obtenir des marchés pour la construction des infrastructures des Jeux olympiques de l'an 2000 à Sydney, elles seront vraisemblablement écartées, même si aucune décision n'a été prise de manière officie