Haïti, le succès des militaires blancs
Les 7000 hommes de l'ONU ont rétabli un semblant de paix dans l'île.
Port-au-Prince, envoyé spécial Il y a des onusiens heureux: les 7.000 Casques bleus, Bérets bleus, observateurs permanents et fonctionnaires déployés en Haïti par les Nations unies sont applaudis par l'immense majorité de la population, pour qui les «militaires blancs» sont la garantie de la paix publique. Port-au-Prince n'est à l'évidence pas Mogadiscio. Pourtant, rien ne ressemble plus à une force d'occupation que cet impressionnant étalage d'hommes et de véhicules en tous genres qui sillonnent les quartiers de la capitale ou s'insinuent dans les mornes les plus inaccessibles de la petite République caraïbe. «Les gens voient parfois des Blancs pour la première fois de leur vie», raconte Michel Lacaze, un policier français en poste dans une bourgade du Sud-Ouest, au retour d'une patrouille à la poursuite d'un voleur de vaches. «Ils sont d'abord héberlués puis enthousiastes quand ils comprennent que nous sommes de la Minua.» (Mission des Nations unies en Haïti, Ndlr) On retrouve la même bienveillance envers l'«occupant» dans les milieux plus aisés. «Les affaires reprennent», se félicite le directeur de la Villa Créole, un confortable hôtel de Pétionville, la banlieue chic de la capitale. Il n'y a plus une chambre disponible dans tout Port-au-Prince et les restaurants débordent comme au bon temps d'avant que le sida et les cyclones politiques ne découragent les touriste