La classe politique haïtienne déplore la désorganisation flagrante
du scrutin Les Haïtiens ont élu dimanche leurs députés, les deux tiers du Sénat, les maires et les administrateurs des cantons ruraux. Un deuxième tour est prévu le 23 juillet. La participation n'a guère dépassé la moitié des inscrits, et, dans sept communes, le scrutin n'a pas pu avoir lieu. Partout, le plus grand désordre a régné, provoqué par les défaillances du Conseil électoral provisoire (CEP), chargé de l'organisation du scrutin. De nombreuses fraudes ont été par ailleurs dénoncées (votes sous influence, bourrage d'urnes).
Jean-Claude Bajeux, le ministre de la Culture, est accablé: «J'ai honte de ce qui s'est passé.» La classe politique se retrouve presque unanime. Le socialiste Victor Benoit, ancien ministre de l'Education, parle par exemple de «désorganisation flagrante». Evans Paul, candidat à la mairie de Port-au-Prince, ancien allié du président Aristide, assure que «la pagaille et la fraude ont dépassé tout ce qu'on a connu». Les observateurs internationaux sont heureusement plus cléments. Pour Eric Falt, porte-parole de l'ONU, «les Haïtiens ont pu voter en toute sécurité». La crédibilité du président Aristide n'en est pas moins affectée, quelle que soit l'issue d'un scrutin dont le parti de ses sympathisants, le Rassemblement Lavalas, est le grandissime favori. Le chef de l'Etat avait en effet investi à la tête du CEP une équipe d'hommes à sa dévotion qui se sont avérés incompétents et ont sus