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Libération

Le pouvoir russe au crible d'Al Gore.

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publié le 27 juin 1995 à 5h55

Le vice-président américain Al Gore s'envole cette semaine pour

Moscou pour participer à une nouvelle réunion de la commission bilatérale russo-américaine qu'il préside avec le Premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine. Mais au-delà de l'agenda «technique» des discussions (et encore: la question délicate des fournitures de matériel nucléaire russe à l'Iran figure en bonne place à l'ordre du jour), Gore aura surtout pour mission d'essayer de jauger pour Clinton l'état réel du pouvoir en Russie ­et la situation personnelle de Boris Eltsine.

La prestation de celui-ci au sommet du G7 à Halifax ­où il était invité, comme désormais de tradition, pour la deuxième partie «politique» des entretiens­ n'a rien fait pour rassurer les dirigeants américains sur la solidité du pouvoir présidentiel russe ou la cohérence de celui qui l'exerce. Et cela à un moment où Tchernomyrdine semblait, à Moscou, prendre les choses en main par sa négociation en direct avec les preneurs d'otages de Boudennovsk. Gore aura l'occasion de s'enquérir de la situation auprès de son «ami» Viktor, et partager ensuite ses impressions avec Clinton. La politique du Président américain envers la Russie est critiquée depuis le début pour une focalisation, excessive selon certains, autour de la personne de Eltsine. A quoi la Maison-Blanche avait beau jeu de répondre qu'il n'y avait pas le choix, puisque Eltsine est contraire le président de la Russie. Mais si cette politique était facile à défendre à l'époque où le Pré