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Libération
Reportage

La police yougoslave recrute pour les Serbes bosniaques. Près de 4500 Serbes de Croatie ou de Bosnie réfugiés en Yougoslavie ont été raflés pour être renvoyés au front.

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publié le 28 juin 1995 à 5h53

La police yougoslave recrute pour les Serbes bosniaques

Près de 4500 Serbes de Croatie ou de Bosnie réfugiés en Yougoslavie ont été raflés pour être renvoyés au front.

Pale-Belgrade, envoyé spécial A Jahorina, sur la montagne qui surplombe Sarajevo, la route s'arrête au bas de remonte-pentes désaffectés et d'un complexe hôtelier transformé en caserne. Des hommes descendent d'un bus. Leurs bermudas et chemisettes sont incongrus à cette altitude frisquette. «Ne vous inquiétez pas. Dans dix minutes ils revêtiront des treillis et des gilets pare-balles qui leur tiendront chaud pour un bail», dit un militaire, qui se veut rassurant. Ici, comme plus bas à Pale, la capitale des Serbes de Bosnie, personne ne dissimule que ces hommes, des Serbes de Bosnie, ont été arrêtés en Yougoslavie (Serbie-Monténégro) pour être renvoyés au front en Bosnie. «C'est avec plaisir que j'aurais pris leur short» dit Zoran, un garçon de la vallée. «Depuis l'affaire des otages, nous étions sur la brèche, sept jour sur sept. Au moins ils nous permettrons de souffler.» Trois bus étaient arrivés au jour de dimanche, soit environ 200 nouvelles recrues.

La «mobilisation générale» a été décrétée par les Serbes de Krajina (Croatie) et ceux de Bosnie le 11 juin dans l'indifférence générale. Slobodan Jarsevic, un dirigeant de l'auto-proclamée «République de Krajina serbe» explique: «Nous avons pris des mesures pour que nos hommes reviennent au pays. Si vous connaissez d'autres façons de défendre un pays, faites-le