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Les écoutes fatales à Madrid.Gonzalez a dû accepter la démission de son bras droit.

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publié le 29 juin 1995 à 5h51

Les écoutes fatales à Madrid

Gonzalez a dû accepter la démission de son bras droit.

Madrid, de notre correspondant Felipe Gonzalez a cédé à la pression et accepté, hier soir, la démission de son bras droit, Narcis Serra, vice-président du gouvernement, et celle du ministre de la Défense, Julian Garcia Vargas. Ces deux poids lourds du cabinet actuel avaient présenté leurs démissions il y a quinze jours, après les révélations du quotidien El Mundo sur des écoutes téléphoniques illégales réalisées durant les années 80 par les services secrets militaires espagnols du Cesid (Centre supérieur d'information de la Défense).

Documents à l'appui, le journal affirme que les services secrets ont «espionné» des dizaines de personnalités, chefs d'entreprises, hommes politiques, journalistes et, à une reprise, le roi Juan Carlos lui-même. A la suite du scandale, et malgré la démission du chef des services secrets, il y a une semaine, le départ de Narcis Serra, ex-ministre de la Défense (1982-91), et de son successeur, Julian Garcia Vargas, était réclamé non seulement par l'opposition mais aussi par les alliés parlementaires de Felipe Gonzalez, les nationalistes catalans de Concergencia i Unio (Ciu). Même la direction du parti socialiste, lasse de l'accumulation de scandales qui frappent depuis un an son leader, avait demandé un remaniement ministériel, pour «rebondir» après la défaite cinglante aux élections locales du 28 mai ­ un triomphe du Parti populaire, l'opposition de droite.

Le Cesid,